TV
Infos   /   A La Une   /   Amériques   /   Asie   /   L’INFO EN CONTINU

Intelligence artificielle: la Chine veut rivaliser avec les États-Unis dans la production de processeurs

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des techniciens travaillent sur des équipements de traitement de puces dans une usine de fabrication de semi-conducteurs en Chine. ©Keystone/Archives

En Chine les autorités entendent clairement se donner les moyens de leurs ambitions dans le domaine de l’intelligence artificielle. Jusqu’à présent, la quasi-totalité des processeurs et semi-conducteurs indispensables au développement de modèles d’intelligence générative était produite aux États-Unis. Mais Pékin accélère la création d’entreprises dédiées à la fabrication nationale de puces électroniques.

Vendredi 5 décembre, Moore Threads, société fondée par l’ex-directeur de Nvidia en Chine, a réussi à lever plus d’un milliard de dollars en seulement quelques heures. La demande dépassait même de 4 000 fois l’offre d’actions disponibles.

« Le parti communiste chinois a décidé de créer quelques acteurs majeurs dans ce secteur. En développant ses propres puces de calcul pour l’IA, la Chine souhaite être totalement autonome », a noté Stéphane Roder, président du cabinet de conseil AI Builders.

Même si ces puces restent aujourd’hui moins puissantes que celles du géant américain Nvidia, la compétition est bel et bien engagée. Selon un expert, Pékin a pris conscience qu’il lui était tout à fait possible de fabriquer ses propres processeurs.

La stratégie de Moore Threads s’inscrit dans cette logique : permettre à la Chine de créer ses propres modèles de langage, à l’instar des États-Unis ou de la France. L’entreprise n’est pas seule. Comme le rappelle Rui Ma, fondatrice de la newsletter TechBuzz China, Moore Threads appartient à un noyau d’acteurs engagés dans le développement de GPU (unités de traitement graphique) entièrement chinois.

Si Moore Threads représente un acteur notable, il n’occupe toutefois pas la première place — Cambricon, fabricant bien plus puissant, a par exemple vu sa valorisation boursière doubler au cours de l’année, a-t-elle souligné.

Pour Stéphane Roder, c’est l’interdiction américaine de vendre des composants sensibles comme les processeurs Nvidia à Pékin qui a conduit la Chine à développer ses propres puces : « L’administration Biden les a empêchés d’avoir des puces plus puissantes produites aux États-Unis par crainte d’une utilisation massive pour la défense. En faisant cela, elle s’est tiré une balle dans le pied, parce qu’elle a forcé la Chine à s’équiper elle-même, alors qu’avant elle était dépendante ».

D’après certains experts, les défis de la Chine pour rattraper Nvidia incluent la conception de mémoire à large bande passante des puces IA, leur assemblage complexe, et la modernisation d’outils de fabrication ultra-précis.

Mais la Chine, premier consommateur mondial de processeurs, représente un marché colossal pour ses propres entreprises et de quoi financer des budgets très élevés de recherche et développement, afin de rattraper son retard dans le domaine le plus rapidement possible.

 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV